De plus en plus médiatisées par des levées de fonds qui ont atteint des sommets vertigineux, les startups qui se lancent dans l'élevage industriel d'insectes ont le vent en poupe.
Mais pourquoi un tel engouement ? La hausse de la population mondiale et la demande en protéines qui en découle poussent les industriels à trouver des solutions alternatives plus durables avec un faible impact environnemental.
Sur ce point, le développement de l’élevage industriel d’insectes comestibles pourrait changer la donne en matière d’alimentation humaine et animale au niveau mondial.
Si des contraintes réglementaires subsistent en Europe, le potentiel de la filière en termes de développement durable et d’écologie nourrit les espoirs d’un nombre croissant d’acteurs du monde agricole et industriel.
État des lieux de cette nouvelle production qui pourrait bien révolutionner nos perceptions et nos modes de consommation.
Découvrez comment l'élevage d'insectes encore émergent dans nos pays occidentaux peut contribuer à la conservation de nos ressources.
Selon les projections de l’ONU, la population mondiale devrait connaître une hausse de 2 milliards d’habitants au cours des trente prochaines années (de 7,7 milliards actuellement à 9,7 milliards en 2050). De fait, cette forte croissance démographique va entraîner une modification sensible de nos modes de consommation et d’alimentation au cours des prochaines décennies.
L’évolution des modes de production en agriculture figure au cœur de cette problématique : la FAO estime que la production alimentaire mondiale devra augmenter de 70% et la production de viande (porc, bœuf, volaille) devra doubler pour parvenir à nourrir les habitants de la planète. Ce défi démographique pose un certain nombre de questions, en particulier celui de l’augmentation des besoins en protéines animales.
La pression croissante entretenue par nos modes de production et d’élevage sur les ressources naturelles, pousse les chercheurs et les acteurs économiques à envisager des sources alternatives d’approvisionnement durable en protéines pour l’alimentation humaine et animale.
Cette urgence aboutit depuis plusieurs années à la reconnaissance de l’intérêt des protéines d’insectes, en particulier la mouche soldat noire (hermetia illucens) et le ténébrion meunier (Tenebrio molitor).
Leur production, qui ne mobilise que très peu de ressources (eau, terre, nourriture), permet de réduire sensiblement l’empreinte environnementale (émissions de GES, déforestation) de l’élevage.
Comme pour toute évolution technologique, un certain nombre de contraintes réglementaires sont imposées par les autorités afin de garantir la sécurité alimentaire et sanitaire d’un mode de production relativement nouveau.
Depuis juillet 2017, l’Union européenne autorise l’intégration de protéines d’insectes dans l’alimentation des poissons d’élevage (aquaculture) et des animaux domestiques.
L’élevage, la transformation et la vente d’insectes comestibles sont soumis à des règles introduites pour les « nouveaux aliments ».
Cette "novel food" (aliments qui n'ont pas d'historique de consommation dans l'Union européenne avant le 15 mai 1997) doit s'adapter à celles communes de l’élevage des animaux.
En janvier 2021, une nouvelle étape a été franchie suite à l’avis rendu par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) , qui a donné son feu vert à la consommation d'aliments dérivés d'une espèce de coléoptère, le ténébrion meunier.
Cette même autorité a conclu que les larves de ce "ver de farine", pouvaient être consommées sans danger "soit sous forme d'insecte entier séché, soit sous forme de poudre" (farine d’insectes).
Sur la base de cet avis, la Commission européenne doit soumettre courant 2021 aux États membres, un projet de proposition en vue d'autoriser la mise sur le marché des vers de farine séchés et de ses produits dérivés, ainsi que préciser ses conditions de commercialisation.
Automatiser la production d'insectes
Aujourd'hui, le marché de la protéine d’insectes est très largement dominé par l’Asie, dont les acteurs bénéficient notamment d’un environnement réglementaire moins strict. À terme, l'aquaculture devrait détenir une part considérable du marché mondial des aliments à base d’insectes.
Le bétail et le poisson sont des sources importantes de protéines dans la plupart des pays. La production et la consommation de poisson ont augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières décennies.
En conséquence, le secteur de l'aquaculture a connu un boom et représente maintenant près de 50 % de la production mondiale de poisson, ce qui devrait stimuler la demande de farines et d’huiles d’insectes dans ce segment.
En outre, la demande croissante de poisson d'élevage dans le monde entier a entraîné une hausse des prix de la farine et de l'huile de poisson. Cela devrait accroître la demande d'alternatives alimentaires viables riches en protéines pour l’aquaculture.
Enfin, la popularité croissante de la viande de porc et de volaille au sein de la population (en Chine notamment) devrait entraîner une hausse de la production et avoir un effet positif sur la vente d'aliments à base d’insectes (farines, huiles).
En Europe et aux États-Unis, le marché n’est qu’émergent et le volume de la production actuelle ne peut concurrencer les sources d'aliments conventionnelles. Mais le potentiel de croissance est bien là ! (12% par an selon une étude récente de l’agence de conseil Mordor Intelligence ). L’intérêt grandissants des investisseurs (plusieurs levées de fonds importantes réalisées dans ce secteur ces dernières années) et l’arrivée et la montée en puissance de nombreux acteurs, français et européens, témoignent du potentiel du marché de l’entomoculture.
S'ajoute à cela, l’augmentation de la demande mondiale en aliments premium (sources de protéines multiples, apports spécifiques en acides gras essentiels et en fibres), qui ne pourra à terme être comblée par les sources conventionnelles de protéines, en particulier en aquaculture (dans un contexte de baisse des ressources halieutiques) et pour l’alimentation des animaux de compagnie.
Ces nouveaux acteurs s'inscrivent dans l'avenir en s'engageant dans une démarche d’économie circulaire. Ils ambitionnent de parvenir à développer une chaîne de valeur biologique complète à travers l’exploitation des capacités physiologiques des insectes.
Pour y parvenir, ils convertissent les sous-produits végétaux en biomasse, qui seront transformés de façon durable en protéines et lipides pour l’alimentation des poissons et des animaux de compagnie. La matière organique récupérée via ce processus servira de complément pour la fertilisation des sols.
Au-delà des contraintes réglementaires et de la réduction de l’empreinte environnementale de l’élevage, l’industrialisation de la production d’insectes constitue un défi de taille pour les acteurs du secteur. En France et dans le monde, la mouche soldat noire (hermetia illucens) et le ver de farine (tenebrio molitor) sont les insectes les plus utilisés dans les fermes et usines d’insectes.
Leur production implique des modèles industriels différents, qui correspondent à leurs caractéristiques (durée d’élevage, taux de protéines et de bio conversion, taille des unités de production, besoins en énergie, types d’intrants).
Un nombre croissant d’acteurs économiques, grands groupes et startups, s’intéressent à ce marché en plein essor. Ils ont pour ambition de développer l’élevage et la transformation d’insectes à une échelle industrielle, allant de l’approvisionnement en matières premières à la transformation finale.
Si ce processus de production vertueux apparaît simplifié par rapport aux autres techniques d’élevage industriel (utilisation de biodéchets et de coproduits issus de l’agroalimentaire, surface réduite, croissance rapide), certaines zones d’incertitude demeurent avant de parvenir à un niveau satisfaisant d’efficience industrielle.
Le processus d’industrialisation de la production des fermes d’insectes revêt une importance capitale pour permettre à la filière de gagner en productivité et en efficacité. Il s’agit ni plus ni moins d’un enjeu de viabilité technique et économique.
La réduction de l’impact environnemental, la maîtrise des risques sanitaires et l’amélioration des performances énergétiques figurent parmi les défis à relever au cours des prochaines années.
L'élevage d'insectes à un niveau industriel suppose de veiller à différents points de la chaîne de production. Automatiser certaines actions permettent de gagner en efficacité et en productivité. L'une des réponses à ce besoin d'automatisation et de surveillance ultra précis est le recours à des technologies nouvelles comme l'intelligence artificielle et le contrôle par la vision.
Force est de constater que l’IA et la vision par ordinateur sont des solutions durables qui permettent entre autres :
Actuellement, peu d'entreprises sont en capacité d'apporter des solutions suffisamment poussées pour permettre aux éleveurs d'insectes d'assurer une production industrielle optimale.
La startup Dilepix, fait partie de ces rares entreprises à développer elle-même ses propres réseaux de neurones. Plus robustes et parfaitement adaptés aux conditions difficiles des élevages et des usines, les algorithmes de Dilepix, combinés à la vision par caméra apportent une précision remarquable :
La solution développée par Dilepix s'adapte au système de production des usines d'insectes. Facilement accessible depuis le Cloud, celle-ci peut aussi être embarquée physiquement sur les lignes de production pour commander des actions robotiques.
Enfin, la restitution des données peut se faire sur la web app Dilepix ou directement dans un système d'informations (SCADA).
Ces technologies sont reconnues pour leur robustesse (elles ont été développées depuis 15 ans en partenariat avec des grands groupes industriels et validées dans des conditions réelles) et adaptées aux contraintes des bâtiments et usines agricoles.
L’élevage industriel d’insectes et l’utilisation de la production dans une démarche d’économie circulaire pourraient constituer au cours des prochaines années une véritable innovation de rupture. L’utilisation des ressources naturelles et le développement d’un modèle agricole plus durable, qui prend en compte les besoins de tous les acteurs de la filière et l’avenir de la planète.
Dilepix entend y participer de façon active.
Depuis sa création en 2018, l’innovation et le développement durable du monde agricole et industriel sont au cœur de l'ADN de la startup agtech rennaise.
Automatiser la production d'insectes
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